MARC DANNAUD
LA SPECIFICITÉ DES ŒUVRES MURALES
Si la démarche de Marc Dannaud s'adapte à des supports habituels comme les tableaux, elle trouve une forme particulièrement pertinente à travers les réalisations murales.
En effet, l’œuvre murale est élaborée en cohérence avec le lieu et les personnes et ne peut donc pas être anecdotique, ni arbitraire.
Souvent monumentale et spectaculaire, elle offre une expérience artistique plus évidente de part son caractère enveloppant et immersif.
Indissociable du lieu, ne pouvant être déplacée, l'oeuvre murale ne peut pas être considérée comme un objet en soi, interchangeable ni comme une marchandise monétisable.
Explorer et identifier les richesses de l’expérience artistique dans l’espace sensible
Si tout le monde s’accorde pour dire que l’art est essentiel et nécessaire, peu de monde arrive à expliquer pourquoi et surtout comment.
La démarche artistique de Marc Dannaud, autour des enjeux de l’espace sensible, s’avère utile pour aider à comprendre ce que l’art implique concrètement pour chacun de nous, et en quoi elle correspond à une fonction aussi utile qu’essentielle.
Au gré de ses différentes expériences, Marc Dannaud a identifié 4 champs distincts qui peuvent rendre compte des bénéfices de l'expérience artistique.
4 stratégies portées par la dimension artistique
Cette division en quatre champs, qui peuvent aussi être des stratégies, se justifie uniquement à des fins explicatives : dans l’art comme dans la vie, tout est en interdépendance et rien ne fonctionne de manière autonome. L’exercice a cependant le mérite de donner des orientations et des indications concrètes par rapport aux problématiques spécifiques des futurs commanditaires, qui pourront se reconnaitre plus facilement dans l’une ou l’autre de ces dimensions, en fonction du projet qu’ils portent au sein de l’organisation.
L’espace émotionnel - faire sien
La dimension émotionnelle de l’art est une évidence et ne doit pas être réduite à du sensibilisme. Son objectif est de faire sienne une réalité parfois perçue comme étrangère ou hostile. Elle interroge notre rapport à notre environnement en ce qu’il satisfait ou non nos besoins et stimule nos énergies par le biais des émotions. Dans cet espace perçu, se trouvent tous les enjeux du soin, du bien-être, du sentiment d’appartenance, de l’alignement entre les organisations, les installations et les individus.
L’espace symbolique - faire sens
La dimension symbolique de l’art fait sens dans l’espace : Marc Dannaud intervient en écho à nos valeurs, à ce en quoi nous croyons collectivement. Toute œuvre devient un objet porteur de sens qui partage nos histoires, nos légendes ou nos mythes fondateurs. Cette dimension nous projette dans un « espace conçu » autour d’un projet ou d’une mémoire qui se raconte.
L’espace relationnel - faire corps
La jouissance de l’art, telle que l’aborde Marc Dannaud, nous plonge dans l’espace partagé, l’espace du relationnel : sa fonction est de nous aider à faire corps. L’œuvre d’art, issue du travail de médiation de l'artiste avec le collectif, incarne le lien, par essence invisible sous la forme d'un projet commun visible. Elle fonctionne comme un totem dans l’espace, un point de rassemblement et interactions.
L’espace projet - faire œuvre
L’espace projet nous rappelle nos capacités d’anticipation et d'improvisation.
Par la médiation de l'artiste, nous faisons œuvre : l’art est le miroir de notre potentiel d’adaptation au réel, de réactualisation permanente de notre compréhension et de nos actions. L’espace vécu est révélé par l’œuvre d’art désirée collectivement : il est l’espace de l’action féconde, généreuse et désintéressée.