MARC DANNAUD
UN IMMEUBLE UNE ŒUVRE
Le label "un immeuble une œuvre" qui regroupe des promoteurs immobiliers privés s'engageant sous le haut patronage du Ministère de la culture rejoint exactement ma démarche qui vise à creer à chaque fois une oeuvre conceptualisée
Dans ma démarche, l'œuvre d'art n'est pas un en-soi" arbitraire, ou un objet antérieur recyclé de façon opportuniste, mais est créée spécifiquement, simultanément et en cohérence avec la conception et le parti architectural du bâti construit.
J'ai eu la chance de contribuer à deux reprises sous ce label.
D'abord en façade extérieure, pour un immeuble de logements rue de la Colonie à Paris 13e, puis en intérieur pour un immeuble haut de gamme à Versailles.
"CASCADE BLEUE"
57 rue de la colonie - Paris 13
1,5 m x 21 m - Mosaique de verre MOSAICO +
"L'objectif était d'habiller cette faille verticale, séparant les deux volumes. Il s'agissait d'un double challenge : d'abord parce que c'était ma première intervention en extérieur et en façade sur rue, ensuite parce que je n'avais jamais travaillé les mosaïques.
Dans mes propositions initiales à ESPRIMM, je suis parti dans deux directions différentes : l'une rebondissant sur le nom de la rue (colonie) à laquelle on peut associer une exubérance végétale, l'autre empruntant une référence à la population visée, plus jeune (ce sont des studios), en y associant une version "zéro" du tag, graf assimilable à un gribouillage où l'on retrouve une vision d'exubérance.
Dans toutes les esquisses, il fallait, bien sûr, exploiter la hauteur comme un passage.
L'idée de jungle/cascade a tout de suite eu la préférence. Dans la version retenue, le sommet de la cascade se confond avec le ciel et plonge vers l'obscurité de ce que l'on peut appréhender comme une jungle "
Cette œuvre figure dans l'ouvrage des 5 ans du label.
L'ASCENSION D'HERCULE
Versailles - parties communes d'un immeuble en copropriété.
40 m2 sur 2 volées d'escalier
Peinture acrylique sur murs.
"Pour cette nouvelle collaboration, ESPRIMM m'a challengé sur une vision abstraite des plafonds du château : ce qui faisait sens d'un point de vue culturel et également parce que l'étroitesse de la cage d'escalier accentuait la présence du mur... Il convenait de lui donner de la profondeur. J'ai imaginé plusieurs parcours au cœur du château et dans les jardins... J'ai choisi une référence au salon d'hercule, le plus vaste plafond peint d'Europe du 18e siècle. C'est celle-ci qui a été retenue dans la partie haute, la partie basse empruntant la galerie de pierre qui se trouve sous la galerie des glaces.
Là encore ,il y a une progression entre la première et la seconde volée : l'ascension du visiteur est accompagnée par Hercule lui-même... "
